Contexte : Pierre ressent en lui une énergie qui l’élève au-dessus de sa fatigue et de sa lassitude. Il sent qu’il cherche de nouveaux accomplissements. Il laisse l’Esprit universel l’enseigner à ce sujet.
Adrien : Je vois de grandes vagues qui viennent se casser sur d’autres vagues. C’est dans l’océan, y a une sorte de mouvement, et puis il y a une fatigue là-dedans, je ressens de la fatigue dans cette perpétuelle houle qui vient avec une force énorme dans un sens puis l’autre, s’abattre. Et puis devant ce mouvement confus, puissant, et avec le râle de l’océan, là j’éprouve une profonde insatisfaction, de “pfff je suis fatigué de ça, je n’en veux plus.” Donc un ennui aussi. Et du coup une demande : est-ce qu’il n’y a pas une autre voie, autre chose à expérimenter ?
L’Esprit universel dit : Le dé à la base est pipé. Il n’y a pas moyen de gagner la partie. Car à mesure que l’on joue, ce jeu se renforce de lui-même, renforce ses règles absurdes, et l’horizon ne fait que se boucher.
Ce jeu attise les cœurs par biais d’excitations. Il est excitant de voir autant d’énergie, autant de force se mouvoir, mais c’est oublier qu’elles se meuvent sans but. Que le heurt, le fracas de ces forces l’une contre l’autre, n’est que le résultat de cette absence de but, d’orientation.
Dire que ce jeu mène à la confusion serait insuffisant. Car tout dans ce jeu, depuis ses règles même, ne parle que de confusion.
Lorsque vous êtes fatigués de jouer à ce jeu, lorsque vous commencez à entrevoir que la paix serait une bien meilleure récompense que cette excitation, vous vous en détournez. Et vous commencez à vous poser sérieusement la question de l’accomplissement de soi.
Le véritable accomplissement de soi, est accompli lorsque vous ressentez sincèrement que vous n’avez plus rien à prouver. Que ce que vous êtes est suffisant, complet et entier.
Cela n’est pas possible au niveau humain. Car l’humain est imparfait. Et tout ce qu’il essaie d’accomplir n’est toujours accompli qu’à moitié. Il y a du manque dans toutes les expériences. Manque de compréhension, manque de sensation, manque de relation… Mais si vous vous reconnaissez comme, encore une fois, la partie de vous qui accueille tous ces manques, qui accueille toutes ces expériences de manque, qui accueille l’imperfection de vos expériences, eh bien vous pouvez goûter aux qualités de cet être, votre soi véritable. Cet être au-delà de toute imperfection, au-delà de tout manque.
C’est en vous connectant à votre soi véritable, en vous installant en lui comme si c’était chez vous – car c’est chez vous – que vous pouvez vraiment goûter à la paix, à l’absence de besoin.
Lorsque vous ressentez de l’insatisfaction par rapport à vos accomplissements, par rapport à ce qui se passe dans vos vies, je vous invite à toujours vous relier à votre soi intérieur, à goûter d’abord cette paix, à prendre ce recul, à vous réidentifier à la partie de vous qui ne manque de rien. C’est seulement une fois cette paix trouvée, une fois cette connexion à nouveau consciente chez vous, que vous pouvez voir clairement la situation de votre humanité. Et la question ne devient plus alors “qu’est-ce que je peux accomplir” dans le sens de rendre entier, parfait, fini, mais “qu’est-ce que je peux améliorer parmi les expressions de mon humanité, qu’est-ce que je rendre un peu meilleur, un peu plus beau ?”
Autrement vous risquez d’absolutiser votre besoin d’amélioration, de vouloir un accomplissement, une perfection dans votre humanité, et c’est justement là où elle ne peut pas être. Toute chose a sa place. Vous seriez bien avisés de laisser la perfection, l’accomplissement, la complétude et l’entièreté au niveau où elle se trouve, dans votre soi supérieur, dans l’être véritable que vous êtes ; et l’amélioration, l’imperfection, le progrès, les défis, les challenges, pour votre humanité.
Soyez simplement conscients de ces deux plans. Et n’imposez pas les règles de l’un à l’autre.