Contexte : Adrien voudrait en être sûr. Les phases d’apathie ont-elles de la valeur pour elles-mêmes, ou sont-elles les conséquences néfastes d’un manque de discipline spirituelle ?
Adrien : L’image qui m’est donnée c’est celle d’une brochette de viande, avec ses bouts de poivron entre les bouts de viande. Et je vois quelqu’un qui mange la viande sur sa brochette, et qui face au bout de poivron, se demande son utilité, ou même s’il faut manger ça. Ce bout de poivron lui semble tellement insignifiant.
L’Esprit universel dit : Il y a des états dans lesquels spontanément vous vous reconnaissez. Ces états que vous voulez manger à pleines dents. Ces états qui font honneur à votre puissance, à votre force.
Ces états font aussi honneur à une certaine conception que vous avez de la vitalité. Cette conception de la vitalité, veut que celle-ci vous apparaisse comme une énergie porteuse, un élan, quelque chose qui vous pousse vers l’avant. Exactement comme un moteur de voiture.
Cette conception positiviste de la vitalité ne rend pourtant pas compte de toute son étendue. Elle ne prend en compte la vitalité que dans ses manifestations extérieures. Elle ne la reconnaît que pour ce qu’elle vous permet de faire dans le monde.
La vitalité puise ses racines plus profondément que cela. Il y a aussi de la vitalité dans la rencontre des aspects intérieurs de vous-même. Cette vitalité de la conscience, qui vient visiter les organes qu’elle régit.
De la même manière que lorsque vous tombez malade, vous êtes affaiblis et considérez que vous manquez de vitalité, lorsque vous vous attachez à explorer votre intériorité, vous pouvez vous sentir affaiblis par ce que vous découvrez.
Je vous assure que l’état de maladie du corps n’est pas une dépravation de votre vitalité. Le corps reste actif dans sa défense immunitaire. Au contraire, il livre une grande bataille pour sauvegarder sa santé. De même la conscience s’intensifie, ralentit pour percevoir des choses plus subtiles, se concentre pour soutenir l’activité du corps. C’est un état de grande dépense énergétique, une sorte de marathon si vous voulez.
Il se passe la même chose lorsque pour un temps l’opportunité vous est donnée d’explorer profondément votre intériorité. Votre conscience s’aiguise, et soutient ce voyage intérieur : l’accueil des traumatismes, des blessures d’âme et de corps.
Vous pouvez vous sentir affaiblis, ralentis, si vous n’observez que votre capacité à agir dans le monde. Mais si vous comprenez, si vous vous rappelez, que vous êtes la conscience, et non seulement le corps qui agit, alors vous pouvez comprendre, observer, que votre vitalité est toujours active et intense. Simplement, elle s’occupe à la guérison intérieure plutôt qu’à l’action sur le monde.
Lorène : Il est question de bataille, ça m’interroge sur l’attitude à adopter lorsqu’on est malade, est-ce qu’il y a une forme de combat à mener, ou est-ce que c’est un état de combat de conscience apaisé ?
Adrien : J’ai l’image d’une épée qui tranche, qui sépare.
L’Esprit universel dit : C’est une bataille sans méchanceté. Une action décisive qui a pour but de faire le tri. De séparer le bon grain de l’ivraie. Votre corps, lorsqu’il réagit à la maladie pour recouvrer son état de santé, est combatif et mobilisé. C’est cet esprit de concentration et de détermination que je voulais évoquer lorsque j’ai utilisé le mot bataille*.
Lorène : Sur quel plan ça se joue quand on a une maladie mais qu’on est pas forcément conscients de pourquoi elle survient, qu’est-ce qu’elle vient travailler en nous ?
L’Esprit universel dit : Vous avez cette croyance que la conscience est comme un oeil situé à l’arrière du cerveau. Qu’elle n’enregistre que ce dont votre mental est conscient. Mais la conscience est partout. Chacune des cellules de votre corps est consciente. Chacune des cellules de votre corps apprend de chaque expérience à laquelle elle est confrontée.
Imaginez que la conscience est comme un champ unifié, qui enregistre toutes les informations reçues, vécues, par chaque élément qui la compose. Chaque nouvelle expérience enrichit la conscience.
Lorsque vous expérimentez la maladie, vous l’expérimentez comme personne d’autre. Le dialogue silencieux de votre esprit avec la conscience de chacune de vos cellules enrichit la conscience de nouvelles possibilités.
L’esprit est un explorateur pour la conscience. Il l’amène sur de nouveaux territoires. La maladie est un champ d’exploration aussi riche qu’un autre.
* Note d’Adrien : c’est moi qui ai utilisé le mot « bataille », l’Esprit universel n’utilise pas vraiment de mots.