Contexte : Adrien se lève enthousiaste à l’idée de s’offrir un iPad. Après une matinée passée à rêver sur le modèle qu’il pourrait s’offrir, il confie à l’Esprit universel son désir et lui demande son point de vue.
Adrien : Je vois un afflux d’orties qui vont pousser à des endroits laissés libres et puis à leur manière contribuer à l’écosystème, chercher la lumière, si la place leur est laissée de pousser. À ce moment-là tout s’organise de sorte que les orties nouvellement poussées entrent en connexion avec les plantes alentour. Et le chant chanté par ces plantes change, d’avoir à honorer cette nouvelle relation, ces nouveaux venus, dans la chorale des végétaux.
L’Esprit universel dit : Il n’y a pas de mal à laisser pousser de nouveaux désirs, de nouvelles envies, là où un nouveau besoin se fait sentir, là où de nouvelles opportunités de changement deviennent visibles.
Il y a en toi un goût pour le changement, un goût pour la nouveauté, comme si cette nouveauté provoquait un sursaut de vie en toi, comme si, par le changement d’un élément de ton environnement, tu t’actualisais, devenant une nouvelle version de toi-même, augmentée par ce nouveau changement, capable à présent d’accéder à de nouvelles portes, de nouvelles expériences, de nouvelles explorations. Ce goût pour l’aventure, la découverte, l’exploration, est aussi celui qui motive ta démarche quasi permanente de formation. Tu aimes t’ouvrir de nouvelles possibilités.
Il est essentiel cependant que tu ne fasses pas de ces moyens – que sont la formation, les rencontres, ou les changements dans ton environnement extérieur – les seules voies d’actualisation de qui tu es, les seules manières de prendre contact avec ton enthousiasme, avec ta pulsion d’amour et de joie. Réduits à cela, ces moyens ne deviennent que des substituts visant à émuler l’authentique inspiration qui te connecte à ta réalité présente, vivante et toujours actualisée. Ils deviennent des moyens de compenser par le contrôle ce à quoi tu n’accèdes pas naturellement, justement à cause de ce contrôle même. Dans le lâcher-prise et la confiance, et la dévotion et l’attention aimante à ce qui est, tu es mis en mouvement par ton enthousiasme, par la joie naturelle de l’instant présent, et la reconnaissance de l’être spirituel que tu es véritablement.
Lorsque la peur écourte ta vision et que tu ne vois plus le grand tableau mais juste les petites ficelles proches de toi et que l’ego se voit capable de tirer, la confiance est perdue, l’inspiration et l’enthousiasme aussi. Et il ne te reste plus que ces ficelles que tu apprends à tirer à un rythme savant pour maintenir un état d’excitation, voire d’euphorie, qui se révèle creux et te laisse vide.
Voilà le choix : à chaque moment, tu as le pouvoir de choisir entre tirer les petites ficelles des choses qui « te font du bien » ou lâcher prise complètement et te laisser inspirer par une force sur laquelle tu n’as aucun contrôle mais qui te nourrit comme rien au monde ne peut le faire.
Adrien : Merci pour cette réponse. J’hésite. D’un côté je peux penser que cette volonté que j’ai de m’acheter un iPad vient d’une envie de démontrer que quand quelque chose disparaît de ma vie, la vie, quasiment immédiatement, remplace cette chose par quelque chose de plus actuel. C’est le sentiment qui m’habite maintenant alors que je rends ces deux ordinateurs à mon ancien employeur.
D’un autre côté, puisque je considère que l’argent dont je dispose m’est confié par Dieu pour servir son Amour, pour l’expérimenter et le partager, je voudrais être sûr que l’achat de cet iPad soit juste, dans le sens qu’il soit utile, au service. Car il y a plein d’autres choses que je pourrais acheter avec cet argent qui potentiellement seraient plus utiles. Dans ce sens, est-il juste que j’achète cet iPad ?
L’Esprit universel dit : Je te fais remarquer que le temps que nous prenons ensemble maintenant, ce temps où tu me demandes honnêtement mon avis, le point de vue de l’amour sur cette question, est en lui-même d’une grande valeur. Pour cela je te remercie. Devant la valeur du temps que nous prenons maintenant, la question de savoir s’il est juste ou non que tu achètes cet appareil perd en intensité et en intérêt. Néanmoins puisque cette question t’habite encore, je me dois d’y répondre.
Tu ne peux pas faire d’erreur. Aussi toute peur, toute angoisse, qui viendrait te mordre le cœur au sujet de cet achat, est parfaitement injustifiée. Elle repose sur des prémisses infondées : que tu peux manquer de quelque chose, que le péché existe, que tu peux me trahir, que tu peux être irresponsable, et qu’il est de ton devoir de te chaperonner durement puisque ta tendance naturelle serait à l’excès et à la bêtise. Toutes ces croyances, offre-les moi, afin que je les dissolve par ma clarté.
Adrien : Je te les offres, prends-les pour moi. Et avec gratitude, je reçois ta clarté.
L’Esprit universel dit : Maintenant que la juste mesure de l’enjeu de cet achat est rétablie, que la peur a quitté ton coeur et que tu regardes cet achat comme une chose de peu d’importance, j’attire ton attention sur une rancoeur qu’il te reste contre toi-même : de toujours investir, dépenser, plus que ce que tu gagnes ou reçois.
Ta crainte vis-à-vis de cet achat, reposait également sur une superstition étrange, qui voudrait que si tu n’effectuais pas cet achat, tu serais alors libéré d’un fardeau, celui de ta culpabilité de ne pas être rentable, de ne pas rendre suffisamment de richesse en comparaison des possibilités qui te sont offertes, du matériel dont tu disposes, des formations dans lesquelles tu t’investis.
Adrien : Je sens que c’est effectivement quelque chose de très fort pour moi et lorsque tu en parles je me sens touché et assez inconfortable.
L’Esprit universel dit : Ce devoir de rentabilité, cette prétention à te mettre à la hauteur des dons que tu reçois, par une certaine qualité de persévérance, de courage et d’engagement que tu aurais, est ce que j’appelle de « l’ego spirituel ». C’est le signe de ta compétition permanente avec Dieu. Dieu ne donne pas à son Fils pour que celui-ci lui rende. N’en déplaise à une certaine compréhension de la parabole des talents. Dieu donne tout car son Fils est tout et parce que tout est en son Fils. il donne sans compter. Ainsi son Fils ne devrait pas compter ce qu’il reçoit. Cela le libèrerait du compte de ce qu’il croit devoir rendre. Accepte que tout te soit donné à cause de qui tu es, comme tout est donné à chacun. Et n’impose aucune limite sur ce que tu peux recevoir. Ainsi, tu n’imposeras aucune limite sur ce que tu peux donner.
La seule réponse recevable au don est la gratitude. La gratitude te mène à la joie et la joie veut être partagée. Ainsi tu donnes ce que tu as reçu.
Mais ta gratitude ne serait pas complète et ta joie serait ainsi diminuée ainsi que ton don, si dans le don initial que tu reçois, une requête venait pour que tu rendes à la mesure du don. Dieu donne sans compter, il ne mesure pas. C’est un attribut de l’amour inconditionnel d’être sans limite et sans intérêt pour aucune mesure. Je t’invite donc à acheter cet iPad même si tu ne devais pas pleinement l’utiliser.