Contexte : Adrien et Lorène s’inquiètent de l’état de santé d’Amélia, leur chatte. Comme elle a beaucoup maigri, ils demandent si une action ou une compréhension peut leur être présentée afin de lui porter assistance.
Adrien : L’image qui m’est donnée c’est une casquette vert pomme qui ressemble à une tête de canard avec le bec formé par la visière et des yeux entourés de violet sur les flancs de la casquette. Il y a l’idée de Daffy Duck. Et je vois aussi qu’avec cette idée de casquette il y a l’idée du baseball. Je vois une batte et une balle de baseball. Je vois la balle qui file très loin dans le ciel à la verticale. Un temps de suspension. Puis une pluie de balles qui descendent du ciel. Tout le monde est surpris. C’est la « multiplication des balles ». Ça me fait penser à l’épisode de grêle de la semaine dernière.
Avec l’idée du jeu de baseball il y a aussi l’idée d’une grande concentration des spectateurs. Tous les yeux sont rivés sur Daffy Duck. Comment va-t-il tirer sa balle ?
L’Esprit universel dit : Dans cette concentration, lorsque le souffle est retenu, en attente de l’événement, quelque chose se referme. Il y a dans cette attente un enjeu mythologique, une sorte de pari sur la vie ou sur la mort, que les foules aiment à jouer.
Il se passe autour des terrains de baseball la même tension, le même jeu, qu’autour des matchs de gladiateurs. Vie ou mort.
Cette tension entre la vie ou la mort est un excitant pour vous [les humains], qui semble mettre plus de vie dans la vie. Comme si vous aviez besoin de la mort pour mieux vivre. Comme si vous aviez besoin de sentir l’odeur piquante des cadavres pour que vous donniez un élan de vie à votre corps. La vie comme révolte contre la mort. La vie comme sursaut d’une lubie face à l’inexorable vérité de la mort.
Cette conception de la vie est tout à fait erronée. La vie de votre corps n’est pas la vie. La mort de votre corps n’est pas la mort. Mettre en tension l’absence de sens avec une autre absence de sens ne crée pas du sens. Multiplier zéro par zéro ne crée pas le Un.
Je vous invite à une perception de la vie au-delà de ces considérations puériles, ces rêves d’enfants où tout ne serait que fiction. La vie est réelle et elle se passe de la fiction, des successions entre sursauts de vie et sursauts de mort.
La vie ne connaît pas le sursaut. Il n’y a pas de tension dans la continuité de l’existence physique d’Amélia ou son absence de continuité. Ce qu’est Amélia en vérité demeure. L’Esprit ne perd rien. La vie ne tremble pas devant la mort. Car la mort n’est qu’un fantasme causé par la fièvre d’esprit de ceux qui ont oublié la nature de la vie.
Lorsque vous situez votre être dans l’unique intervalle entre votre naissance et votre mort, tout ce que vous vivez n’est que fiction. Tout ce que vous appelez « vie de votre être » n’est qu’une histoire. Pour la vie réelle de votre Esprit, peu importe que l’histoire commence ou qu’elle s’arrête. La vie, elle, demeure.
Je vous invite donc à voir la vie au travers d’Amélia. La vie c’est les centaines de milliers de balles qui descendent du ciel simultanément en réponse à un seul appel. La vie dépasse en proportion tout ce que vous pouvez concevoir du point de vue du personnage qui tape les balles.
Lancez cet appel, cette demande, de cette balle lancée verticalement vers les cieux, et ouvrez-vous à la possibilité d’une réponse qui outrepasse vos conceptions ordinaires.
Votre demande à propos de la santé d’Amélia peut aussi s’entendre comme une demande de compréhension de ce qu’est la santé.
Faites ce qu’il vous semble bon pour prendre soin du corps d’Amélia. Mais ne vous arrêtez pas à penser qu’en faisant cela vous lui sauvez la vie. Priez pour que votre cœur s’ouvre à une compréhension de ce que la vie est véritablement.