Contexte : Ouvert à tout message, Adrien reçoit de l’Esprit universel une exhortation à lâcher ses vieux habits d’ignorance.
Adrien : Je vois les deux rouleaux d’une machine à laver la voiture. Je les vois s’activer, se mettre à danser. J’ai du mal à voir ce qui est au milieu de ces rouleaux. Qu’est-ce qui se fait laver ?
J’ai aussi l’idée du veau d’or resplendissant, il n’a pas besoin d’être lavé. Il se trouve en-dehors du passage des rouleaux. C’est une vache en or assise en lotus à la manière des bouddhas et qui regarde la machine à laver les voitures.
Au centre des rouleaux, il y a beaucoup d’incertitude. C’est quelque chose qui a du mal à prendre forme, à reconnaître sa forme.
L’Esprit universel dit : C’est donc ainsi que l’histoire se répète. La même histoire depuis le commencement des temps, jusqu’à la fin des temps. La même rengaine. La même question toujours posée par ceux qui n’en attendent pas vraiment la réponse. Et la vie passe paisiblement dans une inconscience totale à ce qui est. Et la paix qui est expérimentée trouve sa source dans la répétition des mêmes défenses contre ce qui viendrait perturber la litanie continue de l’ignorance.
Imaginez que votre question trouve sa réponse. Alors tout s’arrête, vous levez la tête de cette paix qui vous endort à coups de médicaments et vous ne savez plus continuer sur le chemin emprunté. C’est la déroute, c’est la panique, le cataclysme. Un rayon de lumière et tout s’effondre. Tout est remis en question.
Nous savons, pour l’avoir vu à de nombreuses reprises, la terreur dans laquelle se retrouvent ceux qui ont aperçu la lumière. Comment fonctionner après cela ?
Votre vie s’est arrêtée et vous pouvez considérer qu’une autre vie commence. C’est pourquoi dans de nombreuses traditions, un changement de nom est proposé aux personnes qui voient leur vie consacrée par la révélation de l’état de sommeil dans lequel ordinairement vous êtes plongés, et qu’un rayon de lumière est venu mettre en évidence.
Ce changement de nom est un rituel qui encourage la personne à tirer un trait sur sa vie d’avant, à ne plus rechercher de continuité mais à se dévouer corps et âme à l’instant présent, à la lumière qui la guide.
Les différentes formes que vous prenez, lorsque les rouleaux du temps vous transforment, ne changent rien à votre objectif : le veau d’or en ligne de mire. Toutes les formes que vous prenez ne disent rien de vous, elles ne sont pas vous. Aucun rôle, aucun nom, aucune histoire ne peut vous définir.
Ne demandez pas au temps de le faire, il en est incapable. Pourtant, vous êtes biens plus réels que la statue dorée que vous adorez. Votre absence de forme définie ne vous empêche pas d’exister, ne vous empêche pas d’être. Vous êtes le sans forme, l’indéfini, l’Esprit par lequel toutes choses sont. Il n’y a rien que vous ne soyez pas et rien n’est en dehors de vous.
Ne craignez pas non plus votre attirance pour les formes. Aucune forme ne peut vous heurter. Aucune forme ne peut vous faire perdre de vue qui vous êtes, seulement la décision de rejeter qui vous êtes pour devenir autre chose. Or, même cette décision ne propose qu’un détour vers la confusion pour qu’enfin, le moment venu, vous acceptiez l’évidence que ce que vous êtes vous convient. Ce ne sont que des détours.
Je sais aussi que ces détours sont douloureux. Car alors que votre esprit devient confus sur ce qu’il est, il projette toutes sortes d’aberrations comme celle de la possibilité de voir quelqu’un d’autre souffrir. Ce fantasme, né de la projection de votre souffrance de ne pas vous reconnaître tels que vous êtes, est la face cachée du veau d’or. Car derrière son visage accueillant, une bibliothèque d’histoires de souffrance vous attend.
Vous finirez par renoncer à ouvrir ces livres, par renoncer à cette attraction. Et vous apprécierez la paix d’esprit qui vient non pas des routines du malheur, qui font que vous savez à quoi vous attendre, mais de l’absence de projection et de la certitude de votre divine innocence.
Vous êtes divins et vous avez des raisons de vous réjouir. Rien en ce monde ne vous apportera pas même la plus pâle lueur de ce bonheur lumineux qui est chez vous à demeure.
Retrouvez-vous. Retrouvez votre Soi. Il n’y a rien d’autre à faire que cela.