Contexte : La fille d’Isabelle demande beaucoup d’attention. Son insistance conduit parfois Isabelle à répondre à sa fille avec fermeté. Elle demande à l’Esprit universel si un conseil peut lui être donné à ce sujet, et au sujet des maux de ventre de sa fille.
Adrien : L’image qui me vient, c’est deux personnages qui tiennent un grand cœur qui est au milieu d’eux. Cela me fait penser à deux parents, et l’enfant qui est le grand cœur au milieu. Et puis là ce que je vois c’est un petit éléphanteau. Un petit éléphanteau qui a encore pas mal peur de la vie, qui aimerait bien être encore accompagné. Il se cache derrière sa maman, il n’a pas l’impression d’avoir suffisamment de compréhension du monde extérieur, il a peur de faire des erreurs de jugement, il aimerait bien qu’on fasse les choix à sa place. Jusqu’ici il était vraiment très heureux d’avoir son papa et sa maman pour être en première ligne. Et là il sent qu’il est à un moment où on lui demande de plus en plus de marcher, non pas devant, mais à côté. Et, parfois, de s’aventurer un petit peu devant. Bien sûr la zone est connue des parents, et l’éléphanteau ne risque rien. Mais lui ne le sait pas, il a peur de ce qu’il pourrait découvrir.
L’Esprit universel dit : Jusqu’ici l’éléphanteau avance à couvert, sous le regard bienveillant de sa mère, et la structure protectrice de son père. L’éléphanteau se sent bien là. Mais soudain qu’attend-on de lui ? On lui demande d’aller de l’avant, de faire ses pas. Voilà qu’on lui parle de responsabilités.
À ce moment, il se sent chassé de la place qu’il occupait jusqu’ici, qu’il avait tant appréciée, et il ne se rend pas encore compte que cette décision vient de lui. C’est sa décision de grandir. Ainsi pendant un temps, il se sent la victime du sort imposé par ses parents, qui semblent avoir changé de regard vis-à-vis de lui.
Lorsqu’il ne prend pas la bonne direction, sa mère fronce les sourcils. Son père n’est plus là pour le protéger lorsqu’il affronte le regard réprobateur de la communauté.
Ce dont il a besoin, c’est qu’on lui rappelle son choix de grandir. Il a besoin de se rappeler à quel point il a désiré grandir, à quel point cela est riche pour lui, et important. À quel point il trépigne de désir pour cette croissance. La croissance de ses capacités, de son pouvoir d’agir sur le monde, de faire ses propres choix et d’avoir ses responsabilités.
Chaque responsabilité qu’il a, chaque choix qu’il fait, chaque acte qui atteste du nouveau pas de croissance qu’il a fait, tous ces actes, tous ces moments, doivent être valorisés. À chaque effort de compréhension que l’enfant fait, c’est à toi de lui dire à quel point tu es fier de lui, à quel point c’est beau de le voir prendre cette confiance nouvelle, cette responsabilité, cette sagesse qui se développe.
À force d’entendre à quel point il est grand de grandir, à force de se l’entendre dire, ta fille, cet éléphanteau, n’aura plus de doute sur son désir. Elle verra clairement que c’est elle qui l’a choisi, et elle acceptera les conséquences de cette croissance comme autant de signes qu’elle est sur le bon chemin : ce chemin qu’elle aime, le chemin qui est le sien.
Adrien : On me dit aussi de te dire de ne pas t’en faire pour ses maux de ventre, c’est lié à l’angoisse.