Contexte : Anne éprouve un conflit intérieur entre humilité et humiliation. Portée par son désir d’être au service, elle demande à l’Esprit universel d’éclairer pour elle un chemin en accord avec elle-même.
Anne : Comment trouver la position d’être au service sans entrer dans un moule où je me sentirais plutôt humiliée. Garder ma liberté, ma dignité, ma fierté — on peut dire ce mot là aussi dans le bon sens du terme, ça existe. Être quand-même au service, mais ne vais pas rentrer dans un moule qui ne me correspond pas.
Adrien : Comment ces moules manifestent dans ta vie ?
Anne : C’est par exemple : je suis dans une asso et je fais de l’accompagnement. Il faut y jouer un jeu à mon sens — et ce n’est pas méchant ce que je vais dire — ça sent le catho qui veut faire une bonne action. Ça sent ce truc là que je ne supporte pas. Et je ne renie pas l’éducation qu’on m’a donnée quand j’étais petite. Mais moi je suis trop sensible à ces « il faut faire bien, il faut que tu te comportes comme ça pour faire ta charité ». Moi non je vais aider, je vais remonter les manches et puis je vais essayer d’être au service, de sentir, d’entendre de voir ce qu’il faut faire. Mais je ne vais pas en référer de la façon dont on me demande d’en référer.
Adrien : Ok ça marche. Là j’ai largement ce qu’il faut. Ok…
Anne : Là j’ai le mot « obéissance » qui arrive.
Adrien : Je me mets à ta place et j’ai l’impression d’être entre deux murs qui dessinent un chemin et qui va en se rétrécissant en entonnoir, et il y a une sorte de panique liée au fait que tu te vois continuer à avancer et que le chemin qui semble être indiqué te mène à une réduction de toi. Alors que ce que tu as en tête c’est plutôt un épanouissement.
L’Esprit universel dit : La première chose que je t’invite à faire est de te poser pour observer quel est ce chemin que tu vois t’être attribué. Observe ce chemin comme, non pas ta vie, mais un chemin proposé. Il y a d’autres chemins.
Ta capacité à décider pour toi-même n’est pas remise en cause. Et il est important que tu puisses sentir, alors que tu chemines, que ton esprit reste en possession de toutes ses capacités, de sa pleine liberté. Peu importe le chemin que tu choisis, cet aspect de liberté et de souveraineté doit être vécu par toi.
Lorsque cet aspect-là n’est pas vécu, tu marches devant toi. tu t’es dissociée. Tu as perdu ton centre. Et tu as légué ton pouvoir, tes capacités, ta souveraineté, à une institution ou à quelqu’un d’autre. Dans ce cas tu fais bien de t’arrêter, de te rassembler, de revenir en arrière, afin que tout ton être puisse s’engager dans le chemin qui te correspond.
Il est un type d’obéissance qui reste approprié. C’est l’obéissance à tes motivations les plus profondes. Cette obéissance qui jamais ne te fera marcher devant toi, mais qui te rappellera toujours à ton centre. C’est ce qu’on appelle la congruence. Obéir à qui tu es, y être fidèle.
Peu importe à quel point ce que les autres voient pour toi semble juste, peu importe les chemins qu’ils te proposent, tu dois veiller à rester unie lorsque tu décides (et si tu décides) de t’engager sur un de ces chemins. Sur certains chemins ce ne sera pas possible. Cela veut dire que ce n’est pas le bon chemin ou que ce n’est pas le bon moment.
Ton rôle à toi est toujours de vérifier si les actions dans lesquelles tu t’engages correspondent à l’appel profond de qui tu voudrais être et de qui tu es prête à être. Ne te lâche pas la main.
Anne : Je devine un peu le chemin où je resterais en congruence mais il n’est pas clairement dessiné, il n’est pas encore tracé. Il n’y a que les chemins que les autres décident pour moi qui sont clairement… il y a le mur. Le mien il n’est pas trop clair. Quand je me sens bien, je commence à recoller tout ça. Donc je le ressens quand je suis en congruence. Après le chemin je ne le vois pas trop…
L’Esprit universel dit : C’est tout l’enjeu de la création. Beaucoup pourront vous donner des recettes de ce qui a marché pour eux, ou de ce qu’ils ont décidé d’appliquer. À vous de vous nourrir de cela si votre coeur le permet. Mais de rester confiant en votre capacité à découvrir de nouvelles voies.
La raison pour laquelle aucune recette ne marche universellement, est que chaque individu est unique. Chacun trouve son chemin miraculeux. Et ce chemin miraculeux est comme une révérence rendue au Créateur en remerciement et en célébration du fait qu’Il vous a créés. C’est votre signature.