fbpx

Faire le vide pour ce qui vient

Par 31 octobre 2020 Créativité

Contexte : Djoé a connu une phase d’exaltation, de rencontres, de présentations de son art. Le confinement a mis fin à cette phase. Il se demande comment avancer vers ce qui suit, ce qui l’encourage de demander l’avis de l’Esprit universel à ce sujet.

Adrien : L’image que j’ai c’est celle d’un robinet qui fuit au goutte à goutte, avec ce son là permanent « tac, tac, tac » de la goutte qui tombe au fond du lavabo. Il y a l’idée qu’on a fermé le robinet, et qu’il n’y a que ce petit goutte à goutte qui reste comme témoignage des grandes eaux. Tu es invité à ne pas te laisser distraire par ce petit goutte à goutte, qui est une façon de se remémorer ce qui s’est passé, et par ce retour sur le passé, de ne pas avancer. Ce n’est pas ce qui est voulu, ce qui est voulu c’est au contraire que ça ne s’arrête pas, mais de fait c’est arrêté, et donc ton esprit est invité à accepter que c’est arrêté, pour vraiment laisser place à ce qui suit.

L’Esprit universel dit : Ne vous soumettez pas à la torture de ce vain goutte à goutte obsédant, qui à la fois a tendance à vous rassurer sur votre capacité à créer, à vous exprimer, puisqu’il se propose comme un témoignage de votre création passée, mais en même temps est particulièrement insatisfaisant, pathétique, et cela vous attriste et vous mange de l’énergie que de vous attarder sur ce faible signal de la création.

Lorsque ce goutte à goutte se fait entendre, c’est que vous êtes dans ce passage. Que vous êtes à ce moment où vous devez accepter le vide, où vous devez accepter de vous détourner complètement de ce qui s’est passé, afin d’accueillir avec le plus de confiance possible, les élans qui pourraient venir en vous.

Pour cela la position de l’amoureux est encore éclairante. Vous devez attendre, comme un bien-aimé attend sa bien-aimée. Préparer l’espace, lui faire déjà une place en prévoyance de sa venue.

Ne craignez pas que ce souffle créateur, ce sursaut de vie en vous, vous pose un lapin. Car alors vous seriez tentés de jouer avec de pauvres relations passées, de vieux souvenirs, qui en réalité n’ont plus d’actualité.

Ouvrez complètement votre coeur à l’instant, ouvrez complètement votre coeur à ce qui vient, dans cette espérance un peu naïve, mais honnête, franche, sincère, complète. Dans cette reconnaissance que vous attendez de tout votre être l’émerveillement à venir, l’émerveillement de se sentir habité par ce souffle créateur.

Adrien : Là ce ne sont plus des mots, c’est un ressenti, je ressens que quand je me mets dans cette position d’accueillir complètement la venue de ce qui n’est pas encore là, mais d’être du coup dans cet accueil déjà à la base, et pas du tout dans la nostalgie de créations passées, quand je suis vraiment là, je sens que je suis déjà dans cette énergie. Je sens qu’à ce moment-là je suis vraiment au diapason de ce qui pourrait venir, et qui pourrait me satisfaire, et qui serait forcément des grandes eaux, et pas un robinet qui fait du goutte à goutte.

C’est comme si ma générosité, qui est celle de donner complètement mon attention, d’être attentif à ce rien pour l’instant, attentif à la venue de quelque chose dans ce vide, cette générosité était récompensée par la générosité des grandes eaux, c’est quelque chose que ma générosité appelle.

L’Esprit universel dit : Je ne dirai pas un mot sur l’époque, parce que l’époque que vous vivez ne doit pas être une excuse. Passons là-dessus, et concentrez-vous, concentrons-nous, sur ce qui est encore puissant en vous comme décision de vous mettre au service – un service complètement heureux parce que vous êtes le premier bénéficiaire – de la vie en vous qui veut s’exprimer, qui veut se vivre par la création.

Encore une fois, l’attente, l’attention, le fait de vous situer dans cet espace vide, mais d’y être vraiment, d’y être parce que vous savez ce que vous cherchez, pas dans la forme, mais votre attention est là, votre appel est là…. c’est ça : appelez ! Appelez comme vous crieriez dans le désert. L’aimé, la bien-aimée, le bien-aimé, vient. Ayez cette foi.

Adrien : Vraiment il y a cette idée que ce qui vient est à la mesure de la qualité de l’appel qui est lancé.

… J’aurais une question moi aussi du coup. Parfois j’ai l’impression que je n’attends pas bien, j’ai peur de la qualité de cette attente, de cette intention. J’aimerais demander l’avis de l’esprit à ce sujet.

(petit temps de centrage pour se remettre en captation des messages…)

Je vois un gros éléphant que j’essaie de pousser dans un tout petit espace, et ce gros éléphant je ressens qu’il représente mon orgueil, ma prétention à faire quelque chose de super, d’important. Et cet orgueil, cette prétention, cet éléphant, bloque tout. Ça rend tout difficile. Là il y a vraiment une invitation à ce que je me lave de ces prétentions. Que je laisse tomber ça, de pousser cet éléphant dans la pièce. Redevenir humble.

L’Esprit universel dit : Cette attente ne peut se faire que les mains vides. C’est un appel que vous lancez, un appel complètement libre d’attente. Ce n’est pas une demande, ce n’est pas une commande. Vous n’êtes pas en train de commander un chef d’oeuvre. C’est simplement dire : « Je suis disponible maintenant. Je suis prêt à accueillir ce qui vient. Peu importe ce qui vient, mais dans la confiance que ce qui vient est ce qui est bon ».

Adrien : Du coup je demande comment je peux lâcher cet orgueil, cette prétention à faire quelque chose d’important.

… La réponse que j’ai, c’est que je ne peux pas le faire, je ne peux pas lâcher cet orgueil parce que c’est un trait de ma personnalité, par contre je peux apprendre à rire de quand je le vois, quand je vois que je suis dans cet orgueil, dans cette prétention. Je peux avoir de l’humour par rapport à ce trait de caractère. Et puis à force je ne me prendrai vraiment plus au sérieux. Pour l’instant je me prends encore un peu trop au sérieux, mais à force d’exercer cette attention, à force de repérer les endroits où j’apporte de la lourdeur et de la prétention, j’arriverai… mais là encore une fois, je pourrai aussi observer si je mets de la prétention à vouloir lâcher la prétention, si j’en fais quelque chose d’important. Non non non, il n’y ‘a rien d’important, c’est pas important, et on peut en rire, et c’est pas grave, et ça vient, voilà, c’est tout. Simplement c’est juste une orientation de l’esprit, et à partir du moment où je veux lâcher cette prétention, ça va se faire doucement.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.