Contexte : Adrien s’est retrouvé face à sa difficulté de renoncer à ses privilèges d’homme dans sa relation avec Lorène. En tentant d’y renoncer, il éprouve un sentiment de perte et d’injustice similaire à ce que peut éprouver un végétarien dans un monde de viandards. Conscient de cette difficulté, il demande à l’Esprit universel comment les hommes peuvent être encouragés à accomplir cette transition.
L’Esprit universel dit : Aux hommes de votre époque, il est principalement proposé deux visions pour leurs relations avec les femmes. La première consiste à voir les femmes comme des prix, des objets de valeur. Le respect étant, dans cette vision, contenu par le « de valeur ». Le « de valeur » est souligné, et il est fait abstraction du mot « objet ». Dans cette vision, le rôle de l’homme est de conquérir, de se battre contre les autres hommes, dans le but non pas de mériter, mais de gagner le plus d’objets de valeur possible.
Une autre vision, qui semble s’opposer à celle-ci, propose de voir en la femme l’opportunité d’une aventure idéale, avec l’idée d’être sauvé, d’être emmené jusqu’au ciel. La femme est alors vue en déesse, en sauveuse. Bien sûr cette image est irréelle, et mène naturellement à la première vision. Voilà les deux faces d’une même pièce.
L’homme peut vouloir choisir de quitter ces deux visions, s’il reconnaît qu’il se sent mal. S’il désire un apaisement dans ses relations avec la femme. Ce n’est pas exceptionnel. Beaucoup d’hommes ont ce désir-là.
Si ce désir n’est pas rejoint, n’est pas légitimé par le ras-le-bol des femmes qui vivent cette oppression, l’homme se trouvera anormal. Comme un végétarien qui vivrait dans un monde où la consommation de viande ne fait de mal à aucun animal. Le rôle des lanceurs d’alerte est donc essentiel. Car alors l’homme est autorisé à chercher un autre chemin.
Aujourd’hui il y a suffisamment de lanceurs d’alerte pour que les hommes se sentent légitimes à entreprendre ce chemin. Mais il ne faut pas que ce chemin soit le chemin de la honte. Un chemin où l’homme se fouette lui-même pour expier sa faute. Il lui faut l’entourage de femmes qui se sont libérées de cette oppression, qui assument leur désir de voir leurs hommes changer, de voir les hommes autour d’elles changer, et qui comprennent en même temps la difficulté que cela représente pour eux.
Car l’homme, sur son chemin d’évolution, pourra être tenté à nouveau par les deux visions précédentes chaque fois qu’il se sentira menacé par un regard jugeant, jugeant sa qualité d’homme comme quelque chose de mauvais. Il voudra se replier dans ce qu’il connaît, et reprendre son rôle de domination.
Le pire pour l’homme, est de se sentir ramené à un rôle d’enfant. Ce n’est pas le sentiment d’être une « tapette » que ces hommes craignent, mais le sentiment d’être infantilisés, privés de pouvoir.
C’est aux accompagnantes d’essayer de faire voir à l’homme quel pouvoir il lui reste dès lors qu’il partage ce pouvoir, dès lors qu’il reconnaît le pouvoir de la femme à ses côtés.
Cela sera encore plus facile lorsque des hommes pourront servir de modèle pour les autres hommes. Des hommes qui auront fait le chemin, et qui pourront dire « venez, vous ne risquez rien, j’y ai survécu. »
Pour le moment il y a encore trop peu d’hommes qui ont suivi ce chemin pour que d’autres hommes prennent naturellement leur suite. C’est pourquoi il est tant demandé aux femmes, à la fois de dire leur droit, d’affirmer leur désir, et d’accompagner les hommes qui les entourent et qui sont volontaires pour engager ce chemin vers la vision du masculin qu’elles portent.
Quels sont les « privilèges d’homme » dont vous parlez dans le Contexte ? Merci
Bonjour Elodie,
Dans ce cas précis il s’agissait de mon privilège de pouvoir faire l’amour régulièrement avec ma femme.
Chez la majorité des femmes que j’ai rencontrées, il y a une difficulté à dire « non » quand elles n’en ont pas envie. D’autant plus si cela fait longtemps qu’elles n’éprouvent pas d’excitation sexuelle. Elles ont intégré un « devoir » de satisfaire leur conjoint (le fameux devoir conjugal). Ce devoir les rend redevables vis-à-vis de leur conjoint et cette redevance est un privilège pour ce dernier.
Du côté des hommes il y a eu intégration de ce privilège, et nous nous sentons (généralement) en droit de reprocher à notre femme de ne pas faire l’amour avec nous lorsqu’elle n’en a pas envie, surtout si cela fait longtemps.
Pour les hommes comme pour les femmes, il est proposé une rééducation de sorte que notre conception de l’acte sexuel soit libérée de toutes règles disons « commerciales » (qui régulent les échanges) : l’homme renonce à sa domination liée à cette redevance imaginaire, la femme se libère de cette contrainte et apprend à dire « non » sans culpabilité. L’objectif est de libérer le rapport sexuel de ces conventions pour qu’il redevienne un moment d’union, un moment sacré.
Voir aussi le message : La sexualité sacrée
Adrien
Merci pour l’explication. Je trouve tout cela assez misogyne et sexiste tout de même…
Oui Élodie, je vois que vous êtes touchée par ce message. Ce n’est pas étonnant, ça témoigne du ras-le-bol qu’éprouvent beaucoup de femmes.
Vous pouvez faire partie de ces femmes qui accompagnent les hommes à sortir de leur misogynie et de leur sexisme, qui les redressent à leur valeur. C’est tout le sens du message.
N’hésitez pas à le relire pour bien le comprendre. Je serai intéressé de savoir ce qu’il éveille en vous, passé cette première colère légitime.
Adrien
Je voulais dire que c’était votre propos que je trouvais un peu sexiste et mysogine,
Chère Élodie, je pense que votre jugement parle de votre blessure à cet endroit.
Prenez le temps de panser vos plaies, c’est important. Voici une guidance à ce sujet : Panser vos plaies, le chemin vers la compassion
Adrien